La question clé de l’identité
Pour les usages professionnels, l’identité des entreprises constitue la brique de base de tout écosystème blockchain : ce n’est qu’une fois ce système en place et chaque acteur identifié que les transactions sécurisées deviennent possibles. Les applications sont extrêmement variées : envoi de factures, consentement à l’échange de données, ou même le suivi des colis.
C’est pourquoi, côté Orange Business, nous avons conçu notre programme blockchain dans le but de faciliter l’utilisation de ces tiers de confiance numérique, permettant de réaliser des transactions sécurisées pour nos clients. À la clé, une réduction des litiges entre entreprises et des gains opérationnels.
La blockchain, késako ?
Le concept de blockchain est apparu en 2008, dans le sillage de la crise financière : alors que les banques et les assurances suscitaient le doute, la raison d’être de cette technologie était alors de créer un réseau d’échanges de preuves entre les acteurs d’un écosystème. Si son usage premier concernait les preuves de transactions financières, son utilisation en tant que tiers de confiance numérique permet de multiples autres utilisations.
La blockchain est dans le pré
Pour les agriculteurs, la question de la sécurité des données est centrale : en effet, la divulgation des données des exploitations peut être à l’origine de spéculations opportunistes sur le prix des denrées agricoles. C’est pour répondre à cette problématique qu’Orange Business s’est associé à Agdatahub, expert de l’échange et de la volorisation des données agricoles, et IN Groupe, une institution de l'État français chargée de la confection des documents officiels, pour développer Agriconsent, la première « identité numérique agricole décentralisée » destinée aux exploitants agricoles. Érigée sur une infrastructure blockchain et hébergée sur le cloud public d’Orange Business, ce système permet aux 390 000 agriculteurs français et 90 000 entreprises du secteur d’authentifier et de sécuriser leurs échanges de données, telles que les pratiques agricoles ou les informations environnementales et techniques, avec leurs fournisseurs, leurs clients ou l’administration.
Nous travaillons également sur un outil similaire appliqué au secteur des médias, pour qui la propriété intellectuelle des données est capitale. Le but est de créer un « data space » (en français « espace de données ») à l’échelle européenne, qui pourra faciliter, par exemple, l’échanges des données d’audience afin de mieux comprendre les attentes des téléspectateurs et auditeurs.
Donner une identité à chaque objet
Un important chantier est en cours sur le sujet l’identité des objets et en particulier de ceux à haute valeur ajoutée. En effet, grâce à la blockchain, il deviendra possible d’identifier instantanément ses différents propriétaires, son âge, son historique de maintenance, etc. Orange Business travaille à ce titre avec Renault sur un « carnet de santé de la voiture », présenté à Vivatech dans le concept car H1st vision, il permet un suivi pointu de toutes les interventions effectuées sur le véhicule et ainsi de passer d’une maintenance planifiée à une maintenance prédictive. Le sujet est particulièrement actuel avec l’avènement de la voiture électrique et la question de la durée de vie des batteries. Pour un objet extrêmement complexe tel qu’un moteur d’avion, nous pourrons bientôt disposer d’un historique complet infalsifiable de chaque pièce et ce malgré les changements de propriétaires et la multitude d’entreprises qui sont intervenus, cela permettra d’en optimiser considérablement la maintenance avec un niveau très élevé de sécurité. Ce niveau de détail permettra également de calculer facilement le bilan carbone d’un objet.
Du chemin à faire pour dépasser les frontières
Au niveau européen, les administrations des différents pays membres utilisent la blockchain EBSI (European Blockchain System Infrastructure) pour certifier des données au quotidien. Les cas d’usage (demandes d’asile, sécurité sociale, diplômes, etc.) visent de problématiques concrètes et quotidiennes. En France l’université de Lille pionnière dans le domaine a déjà certifié plus de 50 000 attestations numériques de réussite au diplôme.
Côté entreprises, de nombreux data spaces sectoriels ont vu le jour. Cependant, ils ne sont pas encore interopérables : le cadre légal européen reste à définir, des travaux sont en cours à ce sujet. Il en va de même au niveau mondial : si les grandes entreprises ont toutes des liens avec l’Asie et l’Amérique, l’identité mondiale est un concept qui n’existe pas encore. C’est pourquoi nous observons une initiative ITN (Internated Trust Network) de blockchain d’identité à l’échelle mondiale, qui doit permettre de gérer les transactions entre grandes entreprises.
La blockchain : un vecteur de confiance numérique
L’ensemble de ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un chantier sur la confiance numérique. Ce sujet capital est mené par Nassima Auvray, « Chief Trust Officer » chez Orange Business. Les solutions que nous poussons en matière de blockchain et d’identité numérique constituent des catalyseurs importants en matière de confiance, que nous nous efforçons d’apporter à nos clients entreprises.
Alliance Blockchain France : dépasser les secteurs
En 2022, Orange Business a accompagné la création du consortium Alliance Blockchain France, une initiative regroupant les principaux acteurs de l’écosystème français de la blockchain. Sa mission : déployer une infrastructure commune – et non réduite par secteur – ouverte aux industriels et administrations souhaitant bénéficier des avantages de la blockchain afin de démocratiser ces technologies et de construire un espace commun de partage et d’expérimentation. L’objectif est également de maintenir la compétitivité économique des entreprises françaises en mettant à profit les capacités de la blockchain, notamment en matière de gain de productivité et de sécurité. Le réseau, tout juste lancé par 25 acteurs de tailles variées : l’objectif est d’interconnecter 700 entreprises d’ici deux ans.
Responsable du programme Blockchain d’Orange Business, avec le profil d’intrapreneur, je suis chargé de découvrir les cas d’usages les plus pertinents pour nos clients.
Depuis deux ans, nous travaillons activement avec cette technologie pour construire les fondations des réseaux de confiance de demain.